Albert-Marie : un artisan des mots

2051

Besançon (Doubs). La Citadelle Vauban.

2051

Le chemin peut aujourd’hui me paraître long. Me sembler long le long du Temps. Le long du Temps que nous longeons. Le long du Temps qui ne bouge pas puisque c’est nous qui passons. Puisque le Temps est un leurre. Puisqu’il n’existe pas. Le chemin d’aujourd’hui ne se laissera plus parcourir bien longtemps car nous allons changer brutalement de Dimension, et passer plus vite… entraînés par la Terre. Déjà des symptômes nous alarment : cette morbide attirance vers tous les souvenirs du passé ; cette force de traction en arrière vers ce qui est mort et décomposé puisque n’existant plus. Cette maladie mentale du conservatisme aggravé souvent de traditionalisme dément étatisé par l’aberration pathologique du « devoir de mémoire ». Ce culte des clous de cercueil que la terre   a   pourtant   déjà   dévorés. Cette  crise de passéisme diabolique tuera beaucoup de gens. Dieu se retire   des   églises   catholiques  –  l’un   des   signes   de   cet abandon divin est l’apparition des haineux de la Foi ; ces pratiquants d’une religion  de  mort  qui vous mettent mal à l’aise et vous empêchent même diaboliquement de vous recueillir durant les offices. Dieu ne fut que très rarement présent parmi les temples extérieurs – sauf quand on le réclamait à cor et à cris ou qu’on Le priait intensément – car Il réside et trône au vivant du temple intérieur qu’est notre âme individuelle. Et désormais il se retire de toutes les églises dans lesquelles se traînent les tièdes et les pratiquants machinaux. Satan est tour-à-tour moderniste, traditionaliste ou  charismatique. Et sa plus belle victoire est d’avoir chassé Dieu du temple intérieur des âmes pour sembler le faire sous-entendre dans les églises, les collégiales, les basiliques et cathédrales où il n’est plus que sporadiquement présent pour les vrais croyants qui Le cherchent, malgré la bouillie insipide de tant de liturgies vulgaires et blasphématoires. Les religions – inventions des hommes – sont à reléguer aux  oubliettes  des  calamités  ancestrales  de  l’humanité avec leurs sœurs jumelles et toutes aussi venimeuses que sont les guerres. Guerres et religions : les deux cancers de l’Humanité, assurant depuis des millénaires le gagne-pain de légions de mercenaires en causant la mort de millions d’innocents.

Dieu existe car la Science est en passe de nous faire déduire  Son Existence, mais Il n’est la propriété de personne et n’a pas à être parqué dans des musées pour y être vendu en morceaux, avec la menace d’un Enfer pour qui refuse de l’acheter. Raison pour laquelle  il   n’y  aura  plus  de  pape et  que  toutes  les églises seront fermées et détruites, avant l’arrivée d’un véritable pasteur universel rassemblant tous les hommes de la terre pour qu’ils ne fassent plus qu’Un. Dieu sera libéré de toutes ces récupérations mercantiles et s’épanouira gratuitement dans le chaud de toute âme qui L’appellera. Le commerce de simonie tacite puisque l’on quête à grand bruit durant l’offertoire et même en début de consécration – comme je l’ai souvent entendu – est bien l’une des abominations de la désolation que dénonce Ieshoua’. Je ne parle pas de l’avenir des  mosquées ni des temples de certaines religions, de pareils scandales sacrilèges n’y sont pas commis. Je relate simplement les pauvres scènes qui défilent pesamment autour de moi : des catholiques adeptes de la pensée unique  fréquentant des églises au bord du dépôt de bilan où les prêtres évitent absolument de citer le Décalogue pour « ménager les sensibilités » ; ne pas déplaire au nombre de celles et de ceux qui transgressent les lois divines – d’ailleurs fréquemment lois de la nature. Bref : il convient de ne pas froisser la clientèle sinon les quêtes et autres deniers du culte seront en berne…

Le chemin peut aujourd’hui me paraître long sur le chemin de l’agonie du vieux monde mourant, mais l’échéance des 3 Jours de Ténèbres - rappelés par la Vierge Marie -  me brandit l’urgence de la reconstruction du Temple intérieur avant la destruction des temples mercenaires et l’éclatement de notre étroite dimension avant l’arrivée, brutale et sans préavis, du Monde Nouveau.  Et la Science est là pour nous révéler une échéance qui nous attend vers les prochains mois : un dysfonctionnement   général   dont   l’origine   remonte   à   1987   : la Résonance de Schumann. Notre Terre est en train d’effectuer une ascension de sa fréquence de Résonance, c’est-à-dire de sa fréquence vibratoire essentielle. Les scientifiques nous la présentent sous le nom de Résonance de Schumann. Le Résonance de Schumann est considérée par les  géophysiciens  comme « le battement de cœur de la Terre ». A partir de 1987 cette fréquence vibratoire s’est lentement accélérée, et depuis 1997, s’accélère de plus en plus. Alors que pendant des milliers d’années elle était de 7,8 hertz (7,8 cycles par seconde), elle a atteint aujourd’hui une valeur record de 12,9 hertz. En bref : plus la vibration s’élève, plus la sensation du temps s’accélère. Cette sensation du temps va encore s’accéléré de plus en plus sans que nous nous en rendions compte. Actuellement, une journée de 24 heures correspond à 16 heures de temps réel. Nous alternons entre la 3ème, la 4ème et la 5ème Dimensions. La 3ème Dimension nous replonge dans nos anciens schémas, le passé. C’est  notre mental    empêchant     toutes     possibilités     de résonance avec l’énergie lumière.  Avec la 4ème Dimension, c’est  une sensation d'accélération du temps qui ouvre un passage dans notre conscience (la zone de l’espace neutre, le Soi lumineux). Nous avons alors accès à l’intemporalité : la 5ème Dimension.  Ainsi pouvons-nous parfois ressentir des malaises : fatigues inexplicables, sueurs nocturnes, pertes de mémoire, douleurs dans le dos, la nuque, des épaules, etc.  La sensation d’accélération  du  Temps  porte notre corps physique et notre ADN en mutation. Nos cellules cherchent à s’harmoniser avec les fréquences plus subtiles de l’énergie lumière qui spiritualise actuellement la planète.  D’où  l’urgence  de  se préparer pour les ans actuels et qui s’accélèrent.  Car, lorsque nous atteindrons la 5ème Dimension, le passage sera très difficile à vivre pour quiconque, non informé, n’aura pas commencé sa transformation intérieure. Notre être humain va se retrouver confronté à une colossale descente d’énergie lumière venant du cosmos, qui se placera dans toute la création. L’homme vivra un moment obscur, ressentant toutes ses mémoires émotionnelles ressurgir ensemble, comme une force destructrice dans sa conscience car aucune force magnétique ne pourra les retenir. Ce sera le grand lâcher-prise, l’abréaction. Ce défoulement sera vécu comme une délivrance par celui qui aura suffisamment et rapidement évolué. Il fera l’expérience de l’ascension planétaire, s’engageant à l’avenir dans la loi du UN  (l’Unité).

Quiconque ne voulant pas lâcher prise vivra cette évolution-révolution comme une crise infernale.

Le chemin peut aujourd’hui me paraître long. Me sembler long le long du Temps. Le long du Temps que nous longeons. Le long du Temps qui ne bouge pas puisque c’est nous qui passons. Puisque le Temps est un leurre. Puisqu’il n’existe pas. Le chemin d’aujourd’hui ne se laissera plus parcourir bien longtemps car nous allons changer brutalement de Dimension, et passer plus vite…

Et c’est à l’intérieur de nous-mêmes  que Dieu nous attendra ! Des révélations privées nous exhortent à nous tenir prêts – au sens matériel du terme - avec sac à dos et sac de couchage afin de partir en sécurité vers  des  havres  qui  seront  indiqués aux réels fils et filles du Dieu Miséricordieux. Car cette Résonance de Schumann bousculera la Terre au point de la faire basculer. Adviendront des tsunamis, des irruptions de volcans ; l’humanité sera décimée et la face de la Terre sera renouvelée à la fois par l’eau et par le feu.  Pas de fin du monde en vue, oh ! Que non,  mais des tribulations, non datées, je le précise et qui ont commencé ; rappelons-nous la chute du Dow Jones (-777,7) en septembre 2008 et le tsunami artificiel dirigé sur le Japon en mars 2011… La mission des informateurs est donc de rappeler que « un homme averti en vaut deux ! »

Certaines personnes  connaîtront  donc bien évidemment  l’année 2051 *

*(« 2051 » : le sens ésotérique de la date ne concerne que l’auteur de cette page).

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TROIS MISSIONS DE L’ĖCRIVAIN 

 

« Parlez de nous qui ne pouvons raconter le meilleur de nous-mêmes ; faites-nous rire ; dites-nous pourquoi nous sommes sur terre et ce qu’il peut y avoir après la vie ! » Voici, résumée en trois étapes, la prière de tous les lecteurs du monde entier adressée, inconsciemment ou secrètement, à tous les écrivains du monde entier.

« Parlez de nous qui ne pouvons raconter le meilleur de nous-mêmes ! »… En visite au petit village de Château-Chalon, dans le Jura, berceau de Bernard Clavel, j’ai pu entendre le regard de vieux paysans ; j’ai pu ressentir les vibrations viriles et profondes de la vigne ; j’ai pu étreindre, dans la petite église, la pierre séculaire ; j’ai pu aspirer la pénombre humide de la ferveur populaire silencieuse. J’ai revu, comme tracée au-bas du belvédère de Château-Chalon, entre les carrés de la vigne prestigieuse – le Savagnin qui donne le célébrissime Vin jaune – la phrase citée en exergue des Fruits de l’Hiver (prix Goncourt) par Bernard Clavel : « Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ». Cette réflexion de Henry Million de Montherlant est aussi un noir reproche aux écrivains médiocres et nombrilistes. Quant au génie populaire de Bernard Clavel, il fait dire aux gens profonds, mais silencieux, les mots qu’ils ne savent pas dire. Bernard Clavel, très indirectement car telle n’est pas son intention, donne à réfléchir aux plumitifs qui ne parlent que d’eux-mêmes, qui ont le sexe des anges et ne savent chanter que leur nébuleuse petite personne.

« Faites-nous rire ! ». Le plus sûr moyen de toucher la France profonde est de la faire éclater de rire. Le rire influence le peuple à son insu. Que les politiciens ne deviennent-ils de facétieux humoristes ! En un seul gala ils mettraient la France dans leur poche. Les Français ne savent plus rire parce que les auteurs ne savent, ou ne veulent pas, leur servir de la solide et généreuse rigolade. Les Français ne savent plus rire également, pollués, intoxiqués et condamnés qu’ils sont par la funeste trilogie voiture-alcool-tabac. Ils sont, de plus, abrutis par des radios et télévisions publifères, redoutables agents d’une crétinisation nationale. Une exception, toutefois inespérée, pour la bande dessinée des auteurs de réputation nationale (Reiser, Wolinsky, Bretécher, Lelong, par exemple) prodigues de rire adulte souvent décapant. Et le bon vieux roman pour rire ? Il y avait René Fallet (Le Braconnier de Dieu, Denoël, entre autres joyeusetés), mais il est mort peu de temps après son copain d’abord Georges Brassens. Il manque donc, dans l’officine des éditeurs, sur le rayon des libraires et des bibliothèques municipales classées ou non, sur la table de chevet du Français, des livres curatifs au fort pourcentage de matières hilarantes. Un appel est lancé à tous les auteurs de France et de Navarre : allez-y : Prenez, d’un coup de plume viril, la gaudriole littéraire vierge de la moindre concurrence !

« Dites-nous enfin pourquoi nous sommes sur terre et ce qu’il peut y avoir après la vie ! ». Le Nouvel Age, ce XXI° siècle tant attendu ; cette Ère du Verseau tant désirée – s’il risque d’être un gigantesque fatras de spiritualité, d’ésotérisme primaire et de spéculations maraboutiques ; aura tout de même le décisif mérite de sonner le glas de toutes les aberrations dogmatiques. Cette évolution est un considérable acquis. La nature ne procède pas par bonds. Nous ne connaissons pas encore la nature du miracle, mais nous pressentons qu’il n’existe pas en tant que phénomène inexplicable, et qu’il est produit par des lois que nous ne connaissons pas encore.

La vérité est une. Elle n’exige aucune évangélisation dirigée, imposée, officialisée : elle est proposée par la seule élémentaire information. Elle est gratuite, non sujette à la moindre redevance. Elle est depuis toujours et n’aura pas de fin. La Vérité. La Connaissance.

En résumé : le corps tire vers le bas, l’âme vers le haut. La première des sagesses engage à tempérer cette dualité. Après, selon le libre arbitre de chacun et selon ses aspirations spirituelles, il est possible de travailler  à l’obtention des quatre qualités requises pour entrer dans le Sentier :

 

-le discernement ;

-le détachement ;

-la bonne conduite ;

-l’amour.

Pour brosser le décor et les personnages de l’action, je cite Alcyone (Jiddhu Krishnamurti) :

« Lorsque ton corps désire quelque chose, arrête-toi et réfléchis : est-ce réellement ‘toi’ qui a ce désir ? Car tu es Dieu et tu ne veux que ce que Dieu veut ; mais il faut que tu descendes au plus profond de toi-même pour trouver Dieu en toi et que tu écoutes Sa voix qui est ta voix. Ne commets pas l’erreur de prendre ton corps pour  toi-même… Chacun d’eux prétend être le ‘moi’ afin d’obtenir ce qu’il désire ; mais il faut que tu les connaisses tous et que tu te reconnaisses leur maître » (Alcyone – Aux pieds du Maîtres – Adyar, 1990)

Le corps tire vers le bas, l’âme vers sa source. Cette prise de conscience demande réflexion et comparaison. Elle demande à faire un tri entre le passager, trompeur et périssable, et le spirituel, véritable et immuable.

De mes trois missions d’écrivain :

-parler des gens qui ne peuvent raconter le meilleur d’eux-mêmes ;

-les faire rire ;

-leur dire enfin pourquoi ils sont sur terre et ce qu’il peut y avoir après la vie :

j’ai commencé par la troisième, essentielle à mon cœur d’artisan du mot, du livre et de l’information.

in Florica n° 33  - Automne 1991.

L'auteur à Saint-Jean-de-Losne (Côte d'Or) 15 août 2011. Crédit photo : Thérèse Mercier.