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LA COMPLAINTE DU RÉGIONALISTE
« Paris sera brûlé
-Par Dieu c’est décidé-
Et point ne finirai
Après Dies irae
Au pan-pan-pan
Au Panthéon ! »
Ainsi gémissait le
Graphomane âgé que
Les tom-be-reaux de prose
Rendaient rogue et morose.
« Ah ! Mais finir ici,
Suri, rance et rassis,
Au ci-me-tière hanté
Par tous les illettrés ;
Lors point ne finirai,
Après Dies irae
Au pan-pan-pan
Au Panthéon ! »
J’œuvrai tant pour le cru,
-De moi n’ont pas voulu
Les contrées étrangères-
Je binai dans l’ornière
Des romans populaires.
Tout de go j’eus bel air
Avec mon régulier
Lectorat de palier ;
Je fus Monsieur Loyal
Dans le canard local
Pondant des sucreries
Pour zozos et zombis ;
Je régnai pontifiant
Dans les rangs des manants
Et fut coq adulé
Au trou de la contrée.
Mais, sans parler d’orgueil,
Songez que ça fait deuil
De ne gésir en rond
Au sacré Panthéon !
« Paris sera brûlé,
-Par Dieu c’est décidé-
Et point ne finirai
Après Dies irae
Au pan-pan-pan
Au Panthéon ! »
Crédit photo : www.bdnotto.canalblog.com
GUGUSSE
Comme un gros étron à deux pattes
moulé sur le trottoir par l’indolent chien de la vie ;
il va fumant d’obséquieuse inconséquence.
Quadragénaire tout empâté sur ses deux pattes
et psychopathe.
Hâbleur jusqu’à présent et portant beau
Il va mou désormais.
Ah ! Que la vie est difficile pour qui ne veut rien faire…
Après les Assedic et l’Ass
- le Rmi, la Cotorep –
dur de gruger les administrations sociales !
Reste la politique
pour sembler être utile lorsqu’on ne sait rien faire ?
Sinon quelle place peut-on briguer dans les rues de la ville
-à moins d’être un étron moulé sur le pavé ?
A quand la création du poste
de sous-secrétaire d’étable ?
(Dijon, 13 Juillet 2006)
Crédit photo : www.gagadz.com
TOUT FOUT L’CAMP
Le jour du Premier Mai
-une fête qui concerne de moins en moins de gens-
M’sieur l’Maire fut ennuyé :
des drapeaux tricolores
ne restait que les hampes…
Mais devant la Mairie
depuis le haut des escaliers
dégoulinait, piteuse,
une omelette tricolore.
Crédit photo : www.24heures.ch
AGGIORNAMENTO
L’abbé désoutané de frais,
dans le cimetière de son église,
cassait la chaire de son
église.
A coups de hache, à coups de scie.
A coups d’amen, à coups de « merde ! »
Adieu ! Veaux, vaches, cochons, curés.
Et le latin, et le latin
tout dépecé, tous découpé
et mis à frire dans la cocotte du frétillant Satan…
Un enterrement de première classe :
« Quaesumus obéquiem verdâtre
et badaboul dans l’trou ! »
En pleine furie vaticandeuse il fomentait son aggiornamento.
Ah ! Vive la nouvelle liturgie :
« Dies irae salut pépé
Amen à nous ta veuve ! »
Désormais l’on ne lui dirait plus « Monsieur l’Abbé »
mais « père », mais « père », mais « père », mais « père »…
Au point qu’il se souvint d’en posséder une paire
qu’il aimerait bien essayer, pardi ma foi,
avec la mère dont je tairai le nom.
Crédit photo : www.picclik.fr
SODOME ET GOMORRHE !
Mais qui fait trébucher un de ces petits qui adhère à moi,
il aurait intérêt à ce qu’une meule d’âne
soit pendu à son cou
et qu’il coule dans le gouffre de la mer
MATYAS 18, 6
L’autre jour
Passant par le passé et par un sale automne
-maldonne ! Amie ma bonne-
J’ai chu sans préméditation
après avoir glissé tout dru
Dans des pelures d’oignons…
Et ce juste à deux pas du pom-pom-pe funèbre,
celui qui est vert d’un ictère.
Ejecté de sa boîte il accourut sur moi gisant à même la dalle,
Le mètre-ruban sur l’épaule en bégayant d’aise et d’espoir :
« Hou la-la
le fu-fu
le futur
Macca-ca
Macchabée ! »
Pressentant qu’il envisageait pour moi tout de go
Quelque bière écologique issue des technologies propres,
du recyclage,
des énergies renouvelables,
Et tout bien naturellement
auto-biodégradable ;
Me dressant sur les coudes
J’avisai son œil demi-deuil
et sa face de potimarron.
Je pensai, déprimé :
« Horreur que l’aurore du croque-mort
spéculant sur le ventre des morts ! »
Mais tout à coup de l’orgue à l’église d’â côté
Grouilla quelque lamentabilé bilieux
sous les doigts crochus tripoteurs
De l’organiste canonique orgasmatique
ne favorisant de son art
Que penchant militant pour la pédale et tripotage du Larigot…
Bourdonnant comme une soudbasse de trente-deux pieds
je lançais des « frou ! » courroucés
Pour chasser ce sale charognard.
Puis je m’en fus
-hagard et pour la rime-
M’engloutir dans la gare
sans avoir descendu la moindre bière ni même cassé la dalle.
Brr !
Cochonnerie de passé !
Purée de Purgatoire à la tribune d’un ogre d’orgue !
Les toccatas caqueuses :
Adieu Frescobaldi voici Frescobalda tellement fripé
que c’en est du bal-à-papa !
Vermine pas pieuse que ces dimanches après-midi
chez ce vieux dévoyé
Susurrant dans la demi-obscurité de la salle à manger
des confidences à l’ancien chapelier !
Alors que mon désir à moi
aurait été de déflorer la p’tite Marlène
De l’hôtel d’à côté.
« Laissez les morts ensevelir les morts ! »
a dit Iéshoua’.
Bien fait pour moi, pour ma stupidité
à vouloir exorciser
L’enfer du passé !
Adieu ou bien plutôt « à diable ! »
les organistes
De Sodome et Gomorrhe
pontifiant, bondieusant sur leur fumier !
Allez, c’est confessé, c’est pardonné, c’est pardonné !
Mais « frou ! », mais « brr ! » foutez le camp
organistes orgasmatiques ;
Foutez le camp sales bêtes
que je puisse oublier !
Entonnez un cantique nouveau !
Faites entendre le tambourin,
l’harmonieux instrument à douze cordes
avec la harpe !
Sonnez de la trompette pour Dieu, sonnez !
Mais, jamais au grand jamais :
ne Le provoquez plus avec l’orgie des orgues
de Sodome et Gomorrhe !
« Seau d’eau mégots morts »
dirait Prévert !
Crédit photo : www.istockphoto.com
PRINTEMPS SURRĖALISTE
Les nanas nues le long de l’eau n’ont cure
de la crue qui gronde.
Un vieux
-à poil sous la toile
de sa gabardine-
déplore sa bite en nougatine.
Sacrément serrée dedans sa saperlipopeline,
la conservatrice bien conservée
chartistement porte valises en portant beau,
et sur le quai quête un cousin, voisin
-enfin quelqu’un quelqu’une afin d’allumer la
conversation.
Il fait beau.
Il fait chaud.
La vie bat et les instincts
palpitent bas.
Mars dieu de la guerre ?
Alors on astique les urnes,
lubrifie les isoloirs
en prévision des futures
érections municipales.
La dernière fois mais pour qui votait-on ?
Et la prochaine fois
pour qui votera-t-on bons Duratons ?
En attendant prions
Notre-Dame des urnes en berne !
Car des voix vont pleuvoir et cingler
pour Joly Jumper
et pour Lucky Luke
et pour Carmen Cru
et pour l’abbé Canajules.
Votez mais votez donc Mesdames
en dardant vos tétons
du haut de vos corps pas sages !
C’est le Printemps et tout s’éveille et s’émoustille
cherchant qu’on le titille.
Au loin des banderoles
allez voter sans bandeau !
Après, courez rejoindre les
nanas nues le long de l’eau
de ce Printemps surréaliste !
Crédit photo : www.printerest.fr
MAMIE POUÈTE-POUÈTE
La rombière a des palmes
Verdies, académiques
Qui gonflent son fessier,
La coinçant pour marcher.
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CARMEN CRU M’A DIT :
« Oh ! Non surtout pas de palmes
académiques.
Mais à mon âge : ah du calme !
Et puis l’on dit*
*que cet honneur bizarroïde
peut donner des hémorroïdes… »
*enjambement de la rime.
Crédit photo : www.welovewords.com
CHANSONNERIE
Sacré cul !
Sacré qui ?
Sac à proses aigres indigestes
et sac à gratons lyonnais !
Con au don des Convergences !
Ambassadeur de l’Oignonnu
et du Pet !
Sylvain te vainc, ô ! Toi si vain
et ton patronyme rikiki !
Sacré cul !
Sacré qui ?
Sacré fut de pus qui fuit !
Crédit photo : www.dessignace.com
FANTAISIE DANS LE BUS DES FACULTĖS
SUR L’ĖCHANGE DE LA MONNAIE
DE LA QUÊTE Á SAINT-CALOT
Avant d’aller au ci-me-tière
Je veux téter, de la bouchère,
Le sein toujours en étalage
Gonflé à rompre le corsage.
Une étudiante aux yeux gris clair
Me pénètre avec ses yeux longs.
Le souvenir vaticandeux
D’un chanoine apportant la quête
A le belle au fond généreux
Cédant billets contre piécettes.
C’était en Mai soi-xan-te-huit
Un Mai de ré-vo-lu-ti-on.
« Que voulez-vous c’est bien trop tard
Pour jeter mon froc aux orties ;
Souffrez un peu que seul le dard
De mon œil jouisse en vous, merci ! »
L’étudiante encor dans le bus
Se dit : « vrai, qui c’est ce faucon ? »
Ça se passait à Saint-Calot
J’étais arpète un peu paumé.
Maintenant je sens le fagot
A rimailler la vérité.
A quoi ressemblait l’étudiante
Aux temps du bon François Villon ?
Mauvais temps pour les goupillons
En ce troi-siè-me Millénaire !
Alors on vit à reculons
Canonisant les temps d’hier.
Ma-de-moi-sel-le savez-vous
Ce qu’est un chanoine, oui ou non ?
A propos, voulez-vous un jour
Etre sainte au calendrier ?
Devenez et restez toujours
Philanthrope et médiatisée !
Ou bien alors comptez-nous que
Vous avez des apparitions !
Fi-na-le-ment mon vieux chanoine
Etait humain, pardi ma foi !
Confessant qu’il n’était pas moine
Il lui fallait bien quelques joies.
Ce n’est plus moi qui jetterai
Des ex-com-mu-ni-ca-ti-ons.
Belle étudiante si un jour
Vous devenez bouchère,
Je viendrai vous parler d’amour
Sans froc et sas bréviaire !
L'auteur au Parc Animalier des Vernaux (Tavaux, Jura). Lundi 28 Février 2022 - Crédit photo : Thérèse Mercier.
TRISTES CONSCRITS
La majorité des hommes
vit la vie qu’on lui dit
et la minorité des hommes
vit la vie qu’elle choisit.
D’où la pléthore des morts-vivants,
moutons, robots, zombis.
La couleur délavée des uns
est la banalité ;
l’éclat vif argent des autres :
l’originalité.
« Toi tu n’es pas comme tout l’monde ! »
me tançait-on dans mon enfance.
Alors un temps j’ai vivoté en rond
-bêlant avec les cons.
Ah ! Que ne suis-je resté l’enfant
qui n’était comme tout l’monde !
Certes je vais me rattraper
-au propre et comme au figuré-
probablement plus de trente ans
si Dieu le veut toujours.
Bientôt ermite extraverti
en terres de mes racines,
je vais donner, je veux tonner dans les mémoires ;
conter, bardé d’immunité,
ce que je fis et fus et ce qu’oncques ne sut.
Je vois des conscrits vieillir mal
-l’œil délavé et bons pour la légion d’horreur
ou pour le mérite à bricole-
Ils sont décorés médaillés
voire présidents de pacquages à moutons.
La fin briguée par ces pantins ? :
des obsèques médiatiques
avec un peu du gratin politique,
ou bien la présence d'un ministre
de l’inculture,
ou bien d’un Sous-Secrétaire d’étable.
Et puis :
vlan, badaboum dans l’trou !
Vous direz ce que vous voudrez :
sacré jeu de qu’on se le dise !
Faquins vous fîtes ce que vous pûtes
pour que la pléthore des moutons
vous enterra déri-déra,
bien en rond et bien profond,
sous les décorations.
P.S. :
Et qu’en toisant tels portraits
L’on rie de ces traits pour traits ;
J’avoue que le rime, ainsi,
M’est prétexte à rire aussi !
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Pages extraites de l'e-bookographie (17 titres)
format
PDF téléchargeable sur :
Crédit photo : www.dreamstime.com
LES CLOPORTES
La fin des prolos cocos.
Les Cocos du Cloaque
Me disaient « pédéraste » .
Ô ! Fielleux Bourg je ris.
La Mort amère a dit :
« Il faut que je les claque
Sous peu, ces débris, bast !
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Cloportes et Cloaque
Prolos cocos,
Prolos cathos,
J’en ai vu de
Tout chez ces nœuds !
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Au Cloaque
Promiscuité chez les bouseux.
Inimitié chez les haineux.
Servilité chez les prolos.
Débilité chez les cocos.
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Et la lumière plus ne fut.
Dans la tête d’un croquant
un jour la lumière qui fut
-avec parcimonie, du reste-
ne fuma plus ne laissant que fumée.
«Le croquant se toucha la tête :
« C’est la lumière de l’esprit qui me fait mal/ »
Puis il appela sa moitié
-plutôt son quart que sa moitié-
et il lui dit :
« Nous ne sortirons que le jour
lorsqu’il fera vraiment jour.
Comme ça les gens ne verront pas
que nous n’avons plus
de lumière en nous ! »
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Georges Brassens - "La Ballade des Gens qui sont nés quelque part"