Albert-Marie : un artisan des mots

Enfants, lisez ! Lisez !

PARIS - Bibliothèque Nationale de France "François-Mitterrand" (Cliché : 18.06.2022)

ENFANTS : LISEZ ! LISEZ !                               

Un écrivain français

-grand écrivain français : Victor Hugo-

         disait :

« Je suis une pierre de la route

         où marche l’Humanité »

Enfants : lisez ! Lisez !

         et puis un jour vous écrirez

         et deviendrez

-si vous croyez en vous, et puis en vos semblables-

         pierre de la route pour faire marcher l’Humanité.

Un autre écrivain, belge

-le plus grand romancier  des temps modernes-

Georges Simenon –

         disait :

« Comprendre et ne pas juger ! »

Enfants lisez, lisez

         et puis un jour vous écrirez

         et deviendrez

-si vous croyez en vous, et puis en vos semblables-

         compréhensifs et non censeurs,

         afin de soutenir et d’embellir  l’Humanité !

Le 16 Avril est fête

        du Livre et de la Lecture,

        en Algérie ce Pays engagé

        pour l’avancée du Monde Nouveau.

Enfants lisez, lisez

       et puis un jour vous écrirez

       et deviendrez

-si vous croyez en vous, et comme en vos semblables-

       personnages à étudier,

       à lire et à relire ;

       pour découvrir l’humanité !

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LA NUIT DES LIVRES

Pour « la Nuit de la Lecture » j’ai  choisi la Bibliothèque Etude et Patrimoine, au 5 de la rue de l’Ecole-de-Droit à Dijon. Sylvain nocturne en la forêt des livres, ivre de mots j’en trace en numérique. J’écoute en catimini et j’observe au bas de la vaste lumière tamisée d’une haute lampe veillant au chevet du Temps. Du Temps pour moi sans frontière puisque mes pensées hantent certains lointains. Des visages m’apparaissent ainsi en mémoire de chair – visages de fort belles étrangères pour lesquelles j’écrivis, ou bien pour qui je m’en vais écrire, en cet An nouveau 2018. Toujours des mots qui ne sont pas à courtes lignes et – bonsoir mon cher Maître – qui me rappellent ces mots de Courteline :

Les mots me font l’effet d’un pensionnat de petits garçons que la phrase mène en promenade. Il y en a des bruns, il y en a des blonds, comme il y a des brunes et des blondes dans les « Cloches de Corneville », et je les regarde défiler, songeant : « En voilà un qui est gentil ; il a l’air malin comme un singe » ; ou « Ce que celui-là est vilain ! Est-il assez laid, ce gaillard-là !... » C’est que les mots ont une vie à eux, une petite vie qui leur est propre, qu’ils ont puisée, où ? On ne sait pas !... Dans les lointains des balbutiements et des siècles ! Je sais, et vous aussi, une vieille chanson d’où sont absents le sujet, le complément et le  verbe, et qui n’en est pas moins charmante, pleine d’évocation et de rêve :

« Orléans, Beaugency,

Notre-Dame de Cléry,

Vendôme. »

Ici, les mots parlent, sont poètes. Mettez-en d’autres à la place et cela ne veut plus rien dire. (Georges Courteline – « Ma Philosophie » - L’Herne – 2016 – 144 pages – 7,50€)

Quatre siècles avant Courteline, Maître Alcofribas Nasier – alias François Rabelais – nous visualise des mots :

« Lors nous jecta sus le tillac plenes mains de parolles gelées, sembloient dragée perlée de diverses couleurs. Nous y veismes des motz de gueule, des motz de sinople, des motz de azur, des motz de sable, des motz d’orez. Les quelz estre quelque peu eschauffez entre nos mains fondoient, comme neiges, et les oyons realement. » (Le Quart Livre – Ch. LVI).

Et, plus de six siècles après François Rabelais, le long du Temps au long duquel je passe à pas lettrés, je sens des mots d’or pur, des mots plus durs, des mots divers que je commets et des mots dont je me repais ; mes  mots hébergeant sur CD avant de se poser sur le papier. La Nuit des Livres est la rencontre avec les grands dortoirs, où ne dorment, que d’un œil, tous ces millions d’ouvrages à travers la France et prêts à nous faire tous les clins d’yeux.

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CES LIVRES QUI NOUS DÉFINISSENT…

Trois livres et les intégrales  de deux  auteurs prolixes entretiendront  durant toute ma vie ma passion de lecteur.

J’avais dix-sept ans lorsque je fus envoûté – le mot n’est pas surfait – par la vision du film « Les Hauts de Hurlevent » Les Hauts de Hurlevent est une série française en six épisodes de 26 minutes, en noir et blanc, créée et réalisée par Jean-Paul Carrère d'après le roman éponyme d'Emily Brontë, et diffusée entre 1964 et 1968 sur la première chaîne de l'ORTF. Avec, dans les principaux rôles : Claude Titre, Geneviève Casile, Denise Gence, Olivier Hussenot, Patrick Dewaert. A mon sens, la version la plus représentative et qui colle le plus au roman, tant par les prises de vues, les décors extérieurs, la fidélité au texte, le choix judicieux des acteurs et la longueur du film. Toutes les autres versions que j’ai visionnées m’ont paru un résumé de ce chef d’œuvre d’Emily Brontë. Un film où soufflent le vent et l’amour-passion, avec rage et constance – et ce jusqu’au-delà de la tombe. « Envoûtement», écris-je car j’achetai immédiatement le livre, dans la collection du Livre de Poche, et j’aimais, le dimanche matin où je faisais l’église-buissonnière, m’échapper en forêt les jours de grand vent.  L’actuelle édition que je possède date de 2012, au Livre de Poche portant le n° 105 – la date de dépôt légal de la première édition remontant à 1955. J’ai lu plusieurs fois ce livre et je le relirai.

A la même époque –toujours au Livre de Poche- « Jean-Christophe » de Romain Rolland. L’histoire d’un musicien-compositeur allemand qui, après une enfance orageuse et pauvre,  se  verra en butte à l’incompréhension de son époque. Ma vocation avortée de musicien –ce, de par l’hostilité de mon entourage –me vit collé, pathétiquement, à ce chef d’œuvre. La version en ma possession provient des éditions Albin Michel, 2007, fort volume 14,5 x 22 de 1490 pages. J’ai lu plusieurs fois ce livre et je le relirai.

Faisons un tout petit bond dans le temps. Automne 1970, 53ème Compagnie Médicale Divisionnaire du 83ème Régiment de Soutien stationné à Fribourg-en-Brisgau (Force Française en Allemagne).Je découvre dans la minuscule bibliothèque du dernier étage,  un petit roman sur papier jauni, écorné, à la couverture un peu pantelante. Un Zola, dont j’ignorais l’existence : « Le Rêve »… Le livre que personne n’attendait d’Emile Zola. Un livre dépaysant totalement ses lecteurs. Un livre que, sciemment, il écrivit pour se départir de l’étiquette d’écrivain social que l’on commençait à lui coller. Ce « Rêve » fut ovationné et reconnu pour un chef d’œuvre. Je le vis comme un vitrail, une ciselure reliant Ciel et Terre, mais avec des personnages humains dont l’âme épanouie ne diabolise pas les exigences du corps. J’ai lu plusieurs fois ce livre et je le relirai.

Petite marche arrière de cinq ans depuis mes trois années dans le Service de Santé des Armées : Eté 1968 : l’année de la Révolution (Mai 68). C’est couché dans le foin fleurant bon les sèves de la nature aguichante que je m’étourdis de récits diaboliques et fréquemment sensuels : Claude Seignolle, dans ses propres écrits (car il fut un compilateur de Contes et Nouvelles des régions de France). Aujourd’hui, c’est aux éditions Phébus : «Les Malédictions » (Tome 1),  « Les Malédictions » (Tome 2)  « La Nuit des Halles » et « La Malvenue »  que je dois la version dernière. J’ai lu plusieurs fois ces livres et je les relirai.

Dijon : 1999 – 2011. « Dijon-Porte du Monde » me conduisit aussi à l’intégrale de Georges Simenon, 27 volumes : « Tout Simenon », chez Omnibus. Là, c’est l’océan de pages. Par exemple, le 27ème volume, paru en 2013, pèse ostensiblement ses 1610 pages…Alors je vous citerai mon roman-fétiche mis à part de cette somme : « Une Vie comme neuve », au tome 5, pages 436 à 539. C’est un « roman bleu ». J’ai lu plusieurs fois « Tout Simenon » et je le relirai.

Voici, lecteur, lectrice ; cette page numérique révélant la synthèse des couleurs et des horizons des livres que je vous confesse ! Il vous est loisible de me définir un peu. Mais, sous la voûte étoilée de cette Bibliothèque Municipale « Etude et Patrimoine » de Dijon, je me sens un miniaturiste, un lapidaire travaillant sur la poésie et la courte prose par goût musical, mais aussi par la faute d’une paresse intellectuelle qui me restera principal défaut, à vie et sans intention de guérison. Nonobstant, le présent témoignage espère vous inciter à découvrir –ou à relire – les livres qui vous définissent.

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LITTERATURE MONDIALISTE

Fin des années septante à mes débuts locaux – régionalo-chauvino d’audience de palier – quelques grumeaux d’encre réactionnaire hoquetaient mon stylo du cru. Le faisant renâcler entre les barreaux de la cage à poulets  plumitifs peu plumés, dans laquelle l’édition de la contrée voulait les formater en les engraissant du grain de l’idéologie des emblavures. Déjà paresseux des lettres entrevues à mes débuts dubitatifs, je ne me fourvoyai point longtemps dans ce poulailler, où  je  commençai à scier les branches des arbres autochtones dans lesquels magazines et anthologies m’avaient calé le postérieur. Décrié comme « ingrat et grossier », je m’agitai du croupion pour m’envoler littérairement ailleurs et le plus loin possible. C’était en 1979, « Le Roman inachevé » vint à vrombir sur mon chemin, lors, expectatif ; et l’on connut mon immersion brusque et totale dans les eaux énigmatiques et sibyllines de la contestée poésie. Mais Louis Aragon m’ayant parrainé dans cet engagement de quasi-résistance, je plantai là les  Hercules sur le place, leur laissant toutes les laisses pour les enraciner en terre du cru susceptible – à force d’ahans bourbeux et de temps lymphatique – de leur octroyer prix et décorations conventionnels, à rayonnement cantonal et régionale et rarement national ;  à moins de coups de piston et de mendicité pour la galvaudée légion d’honneur, la décatie.

Aujourd’hui 2017 me renvoie, non sans joie, à quelques-uns de mes classiques dont illico je vous   cite   un   extrait cautionnant la justesse de mes visions du début de mes Lettres, sans fifres et sans guêtres, mais missionné pour des actions dans la Légion Donneur.

Face aux records de déshumanisation battus par le racisme, le temps n’est plus à la déification des gloires du terroir haussées pour modèles aux sclérosés locaux de la pensée unique inique.

Nous reconnaîtrons et célébrerons l’autorité de la littérature anecdotique régionaliste, lorsqu’elle cessera de déclarer la guerre à l’internationalisme en  ne l’excluant plus de sa presse locale, de ses bibliothèques municipales, de ses salons du livre ; habituellement sous la coupe des pontes du cru craignant pour la survie de leur succès facile de canton, de bourg ou de palier. L’authentique et sincère régionaliste est ambassadeur de sa Région au-delà des frontières européennes. Cela exige de lui le talent d’intéresser le lecteur vivant à des milliers de kilomètres de lui, tout en lui proposant des textes d’intérêts humanistes et spiritualistes dignes de tout homme de bien – citoyen du Monde – altruiste et propre de la moindre tache de lèpre du racisme.

« L’ancien  isolement de localités et de nations qui se suffisaient à elles-mêmes fait place à des relations universelles, à une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle l’est tout autant de la production intellectuelle. Les produits de l’esprit des diverses nations deviennent bien commun. L’exclusivisme et l’étroitesse nationaux deviennent de plus en plus impossibles, et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature mondiale »

Marx & Engels – « Manifeste du Parti communiste » GF Flammarion – n° 1002 – 206 pages – 3,90€

(Pages extraites de l’e-bookographie  sur www.nicolas-sylvain.jimdo.com

Format PDF téléchargeable)

Besançon (Doubs) A la Médiathèque Pierre-Beyle. (Cliché : 21.05.2021)