Paris, rue de Charenton - Samedi 28 Mai 2022.
ORDRE DE MISSION PARISIENNE.
J'enfournerai l'octosyllabe
Afin de citer Charenton,
Mais, Cher Lecteur, prenant garde à *
*Bannir le moindre charançon
Dans ma chanson.
Je me suis enfui d'un Passé
-Où j'ai croupis dans un cloaque-
Pour un Paris, rasséréné ;
Où nul ne voudra que je craque,
Ou que je claque.
Ce Paris ne garda mon père.
Il perdit vocation, châteaux
Qu'il jardinait ; pour la misère
D'un trou du cru de rats, de veaux
Et de corbeaux.
Lors, le droit Karma me mandate
Pour venger sa mémoire. En garde !
Il ne m'est al-loué de date
Pour y parvenir ; rien ne tarde
Et Dieu me garde.
Je rejoins le Paris des Lettres,
Autonome, entier, galonné.
Dans les sectes je ne m'empêtre.
La Francophonie m'est alliée
Et destinée.
Point ne suis encor Parisien,
J’y viens week-ends et jours fériés ;
Et quand ce Paris sera mien,
Je ne serai dépaysé
Mais adopté.
En ces temps neufs où tout va vite,
Tracés le matin mes mots fusent ;
Avant le soir le Net s'agite
Et vous les envoie car ma muse
Pour vous ne s'use.
J'enfourne ainsi l'octosyllabe
-Depuis la rue de Charenton-
Pour vous écrire et livrer la*
*Brève et circonstanciée chanson.
*Enjambement de la rime préconisée par Louis Aragon.
Escadron de Vélibs', place Huguette-Hamelin, entre la rue de Pommard et la rue de Bercy - Cliché : Samedi 28 Mai 2022.
GARÇON, DE QUOI ÉCRIRE !
Mes maîtres sont dans l’Autre Monde ;
point besoin de fuser en trombe vers quelque grand champ du Repos,
pour pleurnicher près de leurs tombes.
Cela ne leur plairait point car
ils sont fixés là où ils sont.
Pas besoin pour moi d’être hagard
en me posant trop de questions ;
je dois simplement rédiger
ce qui me démange au plumier.
Certes je voudrais bien croiser
-à son guéridon de Paris-
Prévert devant son verre en terrasse d’un bar à trottoir…
Mais mais malgré ce mois de Mai
je ne puis faire ce qui me plaît.
Tonton Jacques me dirait d’ailleurs :
« Tu l’as enfin ton Paris du Sam’di ;
alors écris en prose, en vers mais écris quelque chose !
Telle est ta vocation ;
la Seine aura pour ta plume une encre indélébile qui ne coule pas débile.
Ecris donc à Bercy en disant ‘merci’ à la Vie ! »
Depuis le pont de Tolbiac, les tours de la BnF "François-Mitterrand" Cliché : Lundi 6 Juin 2022.
PARIS DE TOUS LES PARIS.
À Paris
l'on ne pâtit des ondes grégaires
-telles celle qui éclaboussent dans les cambrousses ;
en vous matant sous les filtres visqueux
des conservatisme et chauvinisme,
racisme et dictature des emblavures.
À Paris
pas de sangsues derrière des rideaux gris.
À Paris
pas de gens d'ici vous demandant d'où vous venez,
combien vous gagnez et pour qui vous votez.
À Paris
personne pour déblatérer sur votre mise.
À Paris
pas de vieux paons du cru
pour se pousser du coude
quand vous passez sans les saluer.
À Paris
l'état de vous trouver vous-même
vous stabilise, vous fertilise
confortant vos raisons de vivre.
À Paris
vous ne trouvez pas le Monde immonde
puisque vous le vivez, ce Monde,
tel qu'il est :
cosmopolite aux couleurs ondoyantes ;
sans frontière, aux visas multiples ;
humaniste en voie de Mondialisme ;
sous le regard de Dieu
puisque les églises et les mosquées,
les temples et les synagogues
officient sans véto.
À Paris
l'on insuffle l'écologie
et le vert côtoie le béton.
À Paris
l'on n’oublie les grands écrivains,
grands musiciens
et tous les créateurs ayant souvent donné le « La »
au reste du Monde.
À Paris
je brandis la Francophonie
et sert la France au seuil des Grands Lointains.
À Paris
l'on pressent les paris
du Monde Nouveau.
L'une des tours de la Bibliothèque Nationale de France "François-Mitterrand" - Cliché : Lundi 6 Juin 2022.
FRANÇOIS MITTERRAND
Il fut un méga-Président et je lui dois des années de vers
-mes années d’apprenti- rimeur lors de son Printemps de la Rose.
On n’oublie pas qui vous pressa le pas
sur un sentier novice ouvrant sur des futaies de vers.
Aujourd’hui à Bercy, je salue sa Bibliothèque,
en songeant qu’Internet va couler tous mes mots
vers les Grands Lointains francophones.
Merci, Monsieur le Président, d’avoir été lettré
pour le prestige de notre France !
Au cimetière de Bercy, rue de Charenton - Samedi 28 Mai 2022.
BON APPÉTIT BIEN AVANT L'APRÈS-VIE !
La rue de Charenton m'a charroyé
au cimetière de Bercy.
Eh ! Je vais y casser la dalle, il est midi,
entre les tertres, entre les dalles.
Je suis le Troll qui trouble
pour touiller * les consciences.
Rire est le propre de l'homme
-il ne faut donc pas être sale.
Galopons à tire-la-ridelle
autour des corbillards, et, rigolards,
fossoyons le Passé caduc et la pensée unique !
Si l'avenir appartient
à qui l'a vu le premier ;
le Présent de Bercy est disponible à tous.
Faisons, de la Camarde,
notre camarade !
Ensuite :
bon appétit car rien ne nous talonne pour l'après-vie !
*touiller remuer en tournant un liquide dans une casserole.
_______
BON APRÈS-VIE.
« J'aime à casser la dalle dans un cimetière ».
L'expression eût plu à Prévert.
Avec de l'ail et de l'oignon
-de l'huile d'olive-
mon casse-dalle est de pain composé :
seigle ou maïs ou simplement complet ;
avec un peu de Tabasco ou d'Harissa,
et de l'eau citronnée pour inhuler le tout.
A quand les cimetières bio nourris de viande halal ?
J'ai tant assisonné de viandes
-froides- *
que mon karmique plaisir est de me sustenter
là où la terre digère, à vie, ce qu'on lui sert.
Dies irae rien à cirer
des regrets des bourges coincés
pour les salons de marbre où l'on célèbre le néant !
J'aime à casser la dalle entre les tombes
où tous les quidams visiteurs
prient et puis filent en trombe
vers l'avant-veille de leur Eternité.
Et la Camarde en joie cliquète et geince des mandibules :
-Bon après-vie !
*accompagné les enterrements à l’orgue liturgique.
Au Parc de Bercy - 14.5.22.
COMPTES À RENDRE, UN JOUR,
À DEUX JARDINIERS.
Dans Paris
je songe à Prévert et à mon Père.
L'un jardinait les mots
et l'autre jardinait dans les châteaux
en Région parisienne
(décorateur-paysagiste).
Vous direz ce que vous voudrez ;
j'ai
plutôt fort intérêt à bien les aligner
mes mots à moi ;
sinon dans l'Autre Dimension
ça risque de fumer sur la gueule de mon
âme.
Au pont de Tolbiac. S.14.5.22.
Extrait du Livret de Famille de mes parents (Dole, 1948).
(Crédit photo inconnu – Carte postale en vente dans la Chapelle Notre-Dame de la Sagesse, à l'angle de la rue Abel-Gance et de la Place Jean-Vilar, XII°)
PRÈS DE LA BNF *
Ave Notre-Dame
De la Sagesse !
Décidément, dame !
Avec adresse
Vous me conduisez
Dans ce Paris
Là où vous voulez
Que je vous prie.
Donc, après Bercy
-Première instance-
Dévot, me voici,
Rue Abel-Gance.
Et la BNF
-Dans le quartier-
Enhardit ses nefs
Où des milliers
De livres sont lus.
Oh ! C'est un signe
Que j'ai bien perçu
-Faveur insigne-
Que votre Sagesse
-Prisant la France-
A Paris m'adresse,
Rue Abel-Gance.
_______
*Bibliothèque Nationale de France François-Mitterrand.
Rue de Bercy - Cliché : 28 Mai 2022.
ACTE DE CONNIVENCE
Au Docteur Majdouline Abdelhamid)
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Le jour au jour met à jour
Les mots pour lesquels je joue.
Comme un potier sur son tour
Je moule en vers et pour vous.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Il n’y a pas que l’amour
-Loin s’en faut je vous l’avoue-
Pour lequel ma plume accourt ;
Elle est embusquée partout.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Vingt-huit e-books ; un parcours
Numérique et, jusqu’au bout,
Vaut peut-être le détour ;
A vous de juger le tout !
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Vingt-huit ans je restai sourd
A la poésie, c’est fou !
Puis un printemps ses atours
M’ont visé, pan, fleur en joue !
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Aragon fut le plus lourd
Sur la balance et l’atout
De ses vers – ors et velours –
M’adouba, forma mon goût.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Mon vers d’emblée ne fut gourd
Et je devins un filou ;
Pratiquant la chasse-à-courre
Dans un art fait pour les doux.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Je suis bien moins troubadour
Que bretteur et, fort, je loue
Les lettrés dont le séjour
Sur terre est feu sans à-coups.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Quarante et trois ans de vers
-Certes, fort cyclothymiques –
M’ont galonné. Je suis vert
Pour d’autres feuillets lyriques.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Francophone et sans frontière
Je n’oublie, certes, Paris.
J’y viens écrire en lisière,
Intronisé par Bercy.
J’écris tout sans préavis
Et le Net vous l’expédie.
Par ailleurs il m’est avis
Que ce sera pour la vie.
Rue de Bercy - Cliché : 5 Juin 2022.
FRANÇOIS VILLON A BIEN RAISON !
Puisque je suis natif de Dole,
Ma personnalité n’est molle ;
Non encline à chercher des palmes.
Valeur, vigueur, verdeur au calme ;
Je passe ou bien d’autres se lassent.
Ma plume ailée de vers m’enlace.
Je suis d’ailleurs et de partout
Mais je n’oublie pas qu’avant tout :
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
Mon père est né au XIV°.
Ah ! Que n’y est-il resté ; j’y
*Aimerais tant y être né :
Je n’aurais besoin de laver
Quelques décennies de provinces
A survivre aux crus gris et minces.
Le temps de classer mes brouillons
Et je m’en remets à Villon :
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
Côté vers, les ans Quatre-vingts
M’enivraient de leurs rimés vins :
Seghers, Professeur Jean Bernard,
Marcel Jullian me faisaient l’art
Poétique affable et racé ;
Je ne les ai pas oubliés.
Et, diantre, le futur m’appelle
Du côté d’Iéna, de Courcelles.
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
Mon Paris de Quatre-vingt-quinze
Me fut ésotérique et vint
*Zébrer mon âme et m’initier
A des savoirs à distiller.
Eleusis se fit entrevoir
En prévision d’un au-revoir.
Sans tablier je fus maçon,
Je le reste, franc sans faux bon.
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
Survivant à mon cru natal
C’en est fait du karma local.
Il est l’heure, adoubée du Ciel,
Pour moi de fuir l’entour véniel.
Aux prédateurs j’ai pardonné
Car sur eux la tombe est tassée..
A Paris l’on fleurit ma vie
Des couleurs des gens de Bercy.
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
Princesse ainsi vont mes écrits
Fruits de l’atemporalité.
Lors et pour l’immortalité :
« Il n’est bon bec que de Paris ! »
*enjambement de la rime.
Cf. : "Pierre Seghers" sur le même site.
MANIFESTE DE FLORICA
(Mercredi 18 Novembre 1987)
Monsieur Seghers
Il fallait que je vous écrive.
J’avais bien prévu de vous rencontrer
au printemps prochain,
Et puis vous êtes parti.
Je me sens plutôt bien seul
Avec un reportage que je publie *
mais qui n’est pas de moi.
Avec vos toutes dernières
photographies .
Moi, comme d’habitude,
je ne vois que par photographies,
je ne vis que par ouï-dire ;
Enterré que je suis au cloaque à cloportes
duquel je fuis de temps en temps pour la Bourgogne.
Ah ! Etre né en 1900,
Au siècle d’Eluard et d’Aragon,
au siècle de Prévert
et au siècle de vous !
Mais je suis né loin de Paris où mon père était né ;
J’habite à Grebauluc par Saint-Calot
Et je connais la répression,
l’exclusion, la haine des autochtones.
C’est mon égérie du moment
-Fabienne dite « Petit Faon »-
que vous avez reçue tantôt
Quelques jours avant votre départ pour l’Autre-Dimension.
Toutefois soyons lucides :
L’homme est mort mais pas le nom de l’éditeur
-encore moins celui du poète-
Qui donc êtes-vous pour moi
qui ne vous ai rencontré
que par égérie interposée ?
Vous êtes un monument, le monument :
Monument français de l’édition
de la poésie contemporaine.
Mais le temps est venu
pour les monuments,
De se retirer au Parnasse,
D’aller frapper chez Dieu le Père,
Enfin quoi, de passer à la
postérité.
Vian, Brel, Brassens et Pierre Seghers :
Hécatombe et désolation !
En plus les moules semblent cassés.
Vous étiez indulgent
face au patrimoine poétique contemporain.
Vous étiez gentil aussi,
Brassant le superflu et l’essentiel.
Parlant de diversité
là où je vois pléthore.
Vous étiez un très grand apôtre
Moi je ne suis qu’un mousquetaire.
Vous avez connu la guerre
Mais l’amitié, mais l’amitié,
La complicité,
L’idéal commun.
Il ne me reste que la paix et la duplicité…
Autre temps, autres mœurs et je déteste mon époque.
Fini de penser
il faut vivre pour paraître :
Paraître ou ne pas paraître :
ça c’est la première question.
Vous étiez poète casqué,
Moi je suis poète sous la botte
des compatriotes…
Autre temps,
autres mœurs !
Oui je connais une autre guerre :
Nantis contre nantis,
Nantis contre indigents,
Indigents contre indigents.
En 1987.
La donne n’est pourtant pas nouvelle,
Disons qu’elle est plus précise,
Plus précise et plus présente,
Omniprésente et plus tenace.
Autre temps,
autres mœurs !
Je ne suis pas un révolté,
encore moins un marginal ;
Çà ! Non, je suis en plein dedans,
Il ne fallait donc pas m’y mettre.
Je suis un tacticien, je fais avec.
J’y suis, j’y reste et j’entends bien
surtout ne pas perdre mon temps.
La poésie ? D’accord !
Mais :
Priorité à la musique !
Priorité à l’essentiel !
Et les innovations comme le fit Aragon !
Et que passent bien devant
ceux qui ont quelque chose à dire !
Cela éliminera beaucoup de gens…
Et je n’en reste pas là je continue :
Peu à peu ne tenons compte
Que de ceux qui vivent pour écrire
-et non l’inverse-
Ceux qui vivent contre tous,
Ceux qui vivent contre tout.
Qu’on se renseigne :
Je ne fais pas preuve là
de condescendance.
Je ne suis qu’un moins que nanti.
Jalousé par les pouètes-pouètes des emblavures ;
Haï par les ratés chenus :
« Ce Nicolas Sylvain il faut le démolir ! »
Dixit un qui reposera bientôt
sous le poids mort aussi
De la dalle des oublis.
Et loin d’ici dans ce Paris qui brû-le-ra bientôt ;
Que donne ou ne donne pas le ministère de la Culture,
Avec ou sans lui je donnerai.
Qui m’aime me suive !
Qui ne m’aime pas me laisse !
Et que les adversaires
supportent mes bordées cinglantes !
Monsieur Seghers,
Il fallait que je vous écrive.
A droite de mon bureau-ministre :
Une photo, la vôtre,
A gauche du même bureau-ministre :
Une photo de l’égérie.
En face de moi, la machine à écrire et du papier.
Dans mes tiroirs, les manuscrits des autres
Et pas un sous pour le moment :
Bref ! La grande école.
Monsieur Seghers
vous étiez
Pèlerin de la Poésie.
Moi je suis serf de la Culture,
Mousquetaire de la Poésie
avec rapière, et tout et tout.
Je ne suis pas toujours un tendre,
Plus artisan qu’artiste ;
Qu’il vente ou qu’il neige
ou que donne le soleil.
Avec ou sans une égérie,
Avec ou sans disciple.
Je suis monolithique.
J’essayerai bien sûr d’être digne
du formidable message culturel
Altruiste
Que vous nous avez laissé.
En attendant, assez de bavardage :
Au travail !
Ecrit sous le pseudonyme de Nicolas Sylvain, en forêt domaniale du Pochon (Côte d’Or) entre Maison-Dieu et Saint-Symphorien-sur-Saône, mercredi 18 novembre 1987 vers 15 h.
*Reportage paru dans la revue trimestrielle FLORICA, n°21.
L'auteur en 1987 - Dessin : Fabienne Landois (Paris).
PLAIDOYER POUR LA RÉINCARNATION.
« Allez ! On s'est trompés, on a été trompés, on a toujours tout gâché, on ne s'est pas vraiment connus, on ne s'est jamais compris, je n'ai pas su vous aimer. Allez ! On recommence et cette fois l'on vit pour de bon... »
Cette confession tirée de « Avec le Temps pour Larron » (« Dijon, l’Eveil et l’Envol ») résume le constat que j'avançais, en Mai 2009, sur les relations de notre petite famille. Pour les deux traumatismes qui me gâtent encore le souvenir des prétendues heureuses années de l'enfance ; ils ont été « romancés » dans ma nouvelle « La Tache de Naissance ». « Romancés » parce que transposés tels quels dans un récite de fiction. Le personnage narrateur de la nouvelle, je l'ai baptisé « Gabriel-René » mes troisième et quatrième noms de baptême. La méprise est impossible, mais pour moi l'affaire de ces traumatismes est liquidé dans les eaux sales du Temps passé et trépassé.
Je ne t'ai compris -en 1987 – que vingt années après ta mort. Ce mois de Juin 2022, cela fait cinquante-cinq ans qui tu as fusé dans l'Autre Dimension à la suite d'un infarctus. J'avais seize ans. Il ne me souvient pas de t'avoir jamais écrit. Tu devais être aux antipodes d'envisager qu'un jour j'écrirais – mais tu avais en horreur que je perde mon temps avec la Musique... (« La Tache de Naissance » en témoigne. Aujourd’hui, je ne t'en veux plus du tout ; puisque la musique avec les mots s'avère infiniment plus rentable pour moi que celle d'un clavier – toutefois je reviendrai à ce clavier, mais pour la seule composition.
En 1987, une prime compréhension fait que, pour la toute première fois, j'ai la conviction de pouvoir un jour communiquer avec toi. Ensuite, je vaticine dans maints ouvrages de spiritualité orientale. Vingt ans plus tard, les Expériences aux Frontières de la Mort et ma propre intuition rejoignant fréquemment les dons de médium ; m'ont laissé entrevoir que si -depuis le Présent- nous ne pouvons pas influer le Passé ; en contrepartie, communiquer avec les êtres dans l'Autre Dimension modifie la perception et les souvenirs qu'ils pourraient avoir gardé de nous -cela, bien évidemment, s'ils ne sont pas des âmes en peine ni encore moins des damnés. Donc, dans quelle que sphère qu'ils évoluent dans l'Autre Dimension, nos « chers disparus » peuvent nous voir et nous comprendre infiniment mieux que s'ils fussent encore avec nous sur la Terre. L'on dit bien que lorsque l'on pense à Dieu Il nous regarde. Et quand on lui parle -avec foi totale et avec le cœur – il nous répond ; naturellement pas en paroles mais en événements qui surgissent, impromptus, dans notre vie quotidienne.
Or, les desseins de Dieu demeureront toujours impénétrables, même s'ils se concrétisent par...voie ferrée. Récemment je souscrit à un abonnement annuel « Pass Mobigo Flex quotidien », valable pour la Région de Bourgogne-Franche Comté, me permettant de voyager gratuitement le Samedi, le Dimanche et les jours fériés -cela dans la région et…jusqu'à Paris. Un fort enthousiaste et reconnaissant merci à la SNCF !
Et c'est ainsi que je rejoins, découvre, adopte et fréquente Paris-Bercy toutes les semaines ! Aborder Paris me plaque à la pensée l'indicible malheur pour toi de ne pas être resté dans la Capitale. Tes raisons, je ne les ai jamais connues. Tu nous racontais parfois que tu avais travaillé dans tel et tel château de la région parisienne. Ce n'était bien évidemment pas pour y planter des pommes de terre mais, selon la dénomination actuelle, pour un travail de décorateur-paysagiste. Toutefois, arrivé dans le Bas-Jura, tu excellas dans le jardin potager. Tu t'investis dans la culture des chrysanthèmes et en vendit aux habitants du village.
Village aux terres malsaines » (dixit un dictionnaire ancien et classé des villages du Jura). Cette influence avait certes pollué le mental de certains de ses habitants, qu'un instituteur avait d'ailleurs surnommés« les Cloportes ». L'objet de ma séquence n'est pas de faire le procès de ce village nocif ni non plus d'étaler toutes les avanies qu'il te réserva. Vindicte qui, à ta mort, retomba sur mes épaules déjà tombantes devant cette « malédiction des Cloportes ». L'apothéose de l'abjection de ces Cloportes fut de tenter de me faire jouer le premier rôle dans une version bouseuse de « Vol au-dessus d'un Nid de Coucous ». Inouïe, cette dictature de cambroussards misant sur la décentralisation pour salir et détruire qui ne pense pas comme elle ! Depuis que je m'étais fait connaître sous le pseudonyme de Nicolas Sylvain, je n'avais pas bonne presse au grand jour tamisé diabolisant ces terres malsaines. Mais tenter de me faire boucler à vie chez les dingues... Paris devait me tirer de la dictature stalinienne des emblavures ! Ce qui fut administré. Une première plainte au Ministre de l'Intérieur de François Mitterrand – Pierre Joxe – et une seconde, plus tard, à celui de Jacques Chirac – Charles Pasqua. Cela s'ourdissait en 1984 et ce n'est qu'en Décembre 2011 que j'appris -de hautes instances parisiennes- ce qui était advenu de mes plaintes. Depuis ce scabreux temps, l'on me reconnaît « individu qui n'aime pas qu'on l'embête. »
Quant à mon pseudonyme, Nicolas Sylvain créé en 1977, il relève d'une démarche existentialiste. Je n'ai pas renié ton nom. Je m'en suis servi quelques années pour maints écrits. Fréquemment mes deux identités sont précisées. Les temps des comptes à rendrez et de ceux à régler sonnent pour moi depuis ce Bercy Berceau de mon Paris. Ma mémoire d'ordinateur – pour tout ce qui la mérite – est redoutable, comme cette suite dans les idées et cette constance programme dans le complexe ordinateur de ma personnalité. Ainsi que tous les amateurs de cimetières j'ai suffisamment les pieds sur terre afin de gérer les impératifs de l'ici-bas comme ceux de l'au-delà. Lutiner et fréquenter Paris, c'est un peu comme reprendre une partie de ta vie parisienne avortée. C'est dans cette optique que je parle de « venger ta mémoire ».
Certes, je n'ai point fondé de famille ; ne désirant pas être le responsable d'une feinte famille et m'opposant au divorce ; mais l'homme ne connaissant pas la ménopause; lors je laisse Dieu accomplir sa Volonté pour m'ordonner un éventuel état matrimonial. De toutes façon, après Dieu tu seras le premier informé ; Papa !
Bibliothèque Nationale de France "François-Mitterrand". Cliché 28 Mai 2022
DU BONHEUR DANS LES LIVRES
Le bonheur se vit au Présent ;
lors, Paris demeure au Présent,
mais son glorieux Passé lettré
aura barre sur son devenir.
Aujourd’hui, Lectrice et Lecteur
-adulés-
je vous livre au-bas de ces marches
-de la bénéfique BNF-
un art curatif qui délivre
-non existant au temps d’Esculape et Galien.
Montez les marches de l’avenue de France,
ou bien du quai François-Mauriac,
ou bien encore de la rue Emile-Durckeim !
Le livre qui délivre se livre à vous,
chassant l’ennui des jours au lassant scénario.
Soufflant la chandelle noire des pensées mortifères.
Énergisant l’esprit débile devant les Lettres.
Enluminant le Temps vécu pour l’intellect.
Ou bien tout simplement pour vivre en vie dans le roman d’un autre.
BNF imposante et rehaussée sur socle
de marches parisiennes hissant à la détente ou bien au sain savoir :
je te croque en un clic de mon fier Fugifilm,
afin de t’élever aux étoiles de la Toile
vers les cieux francophones –ou non- des Grands Lointains !
Paris au bonheur du Présent des Lettres,
que je révère : foi de Sylvain !
Il est 5 heures, Paris s'éveille - Jacques Dutronc.
RENTRÉE PARISIENNE
Quand on est fils d'un père né dans le XIVème – dont le malheur fut de quitter Paris pour une désolation en terres malsaines, quand l'on garde au brasier de l'esprit et du cœur le souvenir intemporel de personnalités parisiennes avec lesquelles l'on correspondait avant la révolution d'Internet – personnalités des Lettres, de l'édition, du journalisme, de la radio télévision et de la politique - l'on se préoccupe de rencontrer et de célébrer cette Capitale, unique au Monde par ses acquis et son rayonnement. Ce Paris faisant le malheur des uns lorsqu'ils le quittent et le bonheur des autres qui, enfin, peuvent s'y rendre et le remercier de ses largesses. Fréquenter et célébrer Paris impliquent, aussi, pour moi de venger la mémoire de mon père.
A mes débuts, inattendus, dans le royaume des Lettres, j'étais un serf à la merci du bon vouloir des éditeurs, des journalistes et autres intervenants des emblavures ayant droit de vie ou de mort sur la moindre publication. Internet n'existait pas et, pour audience avoir, il fallait faire le trottoir.
Règlement karmique de dédommagement : aujourd'hui le Net propulse vos écrits dans les Grands Lointains sans que vous ayez d'autorisations et de comptes à rendre aux sommités lettreuses du cru, à réputation de palier et autoproclamées. Et, pour ma part, j'ai fait ma révolution au moyen d'une déflagration à la dynamite : rejet des droits d'auteur, autorisation tacite à tout lecteur de reproduire mes textes sur simple mention de leur provenance. Et je n'ai cure des éventuelles utilisations frauduleuses ; il appert que je suis protégé de toute appropriation illicite par un tiers à l'honnêteté décimée. En un mot : faites comme vous l'entendez mais n'accourez pas vers moi en cas d'effets boomerang et autres déculottées karmiques !
Je ne renie pas le livre papier et ne le renierai jamais. Je vis les Lettres au jour le jour du Monde Nouveau, en saisissant les moyens de communication non commerciaux les plus immédiats. Aux gains je préfère le militantisme bénévole pour la Francophonie et – partant – pour la sauvegarde d'une langue française vivante, châtiée et sans frontière.
J'intitule « Rentrée Parisienne » cette séquence, puisque je la diffuse, en première livraison, aux Groupes Parisiens sur Facebook Ce, par le moyen du présent site danois à forte fréquentation hebdomadaire de mon lectorat – francophone, donc. Merci à Bercy de m'accueillir comme ambassadeur de Paris vers les Grands Lointains du Net - Ce Paris de tous les paris ; pour le meilleur et pour l’écrire !
( Dimanche 11 Septembre 2022)